Notre pratique

Un art martial descendant du style Thanh Long

Nous pratiquons dans l’école Chấn Điện Võ Đường un art martial descendant du style Thanh Long tel que notre enseignant, Adda Keliche, l’a appris auprès d’un disciple du maître Nguyễn Dân Phú. Ce dernier a créé ce style à partir de son savoir dans les arts martiaux vietnamiens des courants Bình Định et Thiếu Lâm. Il en a codifié les principes et les mouvements de base et l’a enrichi jusqu’à son décès en 1999.

« Je pratique cet art depuis l’âge de 17 ans, soit plus de 35 années de dévouement et d’expérience. Cette longue pratique m’a permis d’approfondir ma compréhension des techniques physiques et des principes énergétiques qui fondent notre discipline.

L’enseignement que je transmets aujourd'hui est le fruit de plusieurs décennies de recherche, de transmission et d'engagement, où l'art martial devient bien plus qu’un simple combat. C’est un véritable chemin de vie, un moyen d’éveil, de transformation et de croissance personnelle, intégrant des dimensions physiques, spirituelles et philosophiques. »

Adda Keliche

L'enseignement

Bien qu’il soit un tout indivisible, notre enseignement est structuré en trois composantes que sont l’interne, l’externe et les armes traditionnelles. Cette séparation a pour but d’offrir des repères à ceux qui désirent se lancer dans cette voie mais ces trois facettes forment un tout cohérent.

La distinction interne-externe que nous faisons ici est quelque peu différente de celle qui se fait d’habitude entre arts martiaux externes tels que le 少林拳 Shàolín quán, le 洪家 hung gar, etc., et les arts martiaux internes comme le 太極拳 tàijí quán ("tai chi chuan") ou le 八卦掌 bāguà zhǎng. Ces deux courants possèdent en effet des aspects internes et externes au sens où nous l’entendons.

Nous pratiquons vêtus du võ phục (vêtement semblable à un kimono) noir, fermé par une ceinture blanche (avec d’éventuelles barrettes) ou verte pour les pratiquants plus avancés (voir la section sur les grades).

Note : dans notre site, les photographies nous montrent parfois en tenue plus légère car celles-ci sont souvent prises au cours du stage d’été où, après les saluts traditionnels, nous sommes autorisés à enlever la veste.

Interne

Personnes méditant au lever du soleil face à un lac
Méditation au lever du soleil lors d'un stage d'été

Dans notre école, nous appelons "interne" le travail qui va vers l’intérieur du corps, dans lequel on cherche à comprendre et maîtriser les mécanismes physiques internes. C’est une pratique de santé et de bien-être, autant qu’un support pour l’externe, versant de notre pratique dans lequel sont étudiées les techniques qui ont la dynamique inverse, de l’intérieur vers l’extérieur.

Derrière cette définition volontairement simpliste se cache un domaine très riche que nous abordons selon plusieurs axes :

Enseignant dans une posture traditionnelle, les mains face au soleil
Posture de bát quái chưởng

Notons que la notion d’énergie est un des fondements de la médecine traditionnelle chinoise et ne représente rien d’abstrait ou de mystique mais bien un ensemble de phénomènes qui s’appréhendent physiquement en premier lieu.

À l’instar du yin et du yang dans le 道 Dào ("Tao"), l’interne et l’externe sont deux faces de l’art martial qui se nourrissent l’une de l’autre et se rejoignent à un niveau avancé. De fait, nous n’envisageons pas l’une sans l’autre. En effet, la pratique de l’interne seule qualifie la santé mais l’aptitude à se défendre fait défaut. De même la pratique martiale seule peut nuire au corps s’il est sollicité sans ménagement et l’apport d’énergie yang uniquement peut provoquer agressivité et manque de contrôle.

Externe

Femme donnant un coup de pied latéral, au coucher du soleil face à un lac
Coup de pied latéral

L’externe représente l’aspect le plus répandu de l’art martial en Occident et vise à la maîtrise du combat par le travail des techniques des mains, de pieds, d’enchaînements codifiés ou d’applications à deux.

Nous le pratiquons sans aucune motivation compétitive, la compétition déformant par ses règles l’expression de l’art martial. Le but de l’étude martiale dite "externe" est d’apprendre à se défendre et à défendre les autres en maîtrisant son corps et ses peurs.

Il existe d’innombrables méthodes de combat, chacune avec ses particularités, certaines se concentrant sur le travail des bras, d’autres spécialisées dans les coups de pieds, des boxes à longue ou courte distance, des systèmes privilégiant l’utilisation de la main ouverte ou encore des coudes et des genoux. De très nombreuses écoles, comme la nôtre, utilisent toutes les armes naturelles du corps (pieds, mains, coudes, genoux...).

Deux hommes combattant au premier plan, devant plusieurs autres élèves les observant en arrière-plan
Etude des techniques de combat

Cependant, il serait simpliste de penser qu’un style martial est meilleur qu’un autre à cause du nombre de techniques enseignées. À un haut niveau de maîtrise, l’artiste martial dépasse le côté technique et peut appliquer librement les principes qu’il a travaillés. La plupart du temps, il n’y a pas de bons ou de mauvais styles, seulement des bons ou des mauvais pratiquants.

L’étude de l’externe dans notre école comprend de nombreuses facettes :

Armes

Plusieurs armes posées sur une table et un présentoir: épées, sabre, fléau, bâtons
Les armes traditionnelles du premier cercle d'enseignement

L’apprentissage des armes traditionnelles — telles que le bâton long, le sabre, l’épée et bien d’autres — complète l’interne et l’externe en forgeant le corps par un travail spécifique.

L’apprentissage des armes traditionnelles — telles que le bâton long, le sabre, l’épée et bien d’autres — s’inscrit dans la continuité de l’interne et de l’externe. Bien que cet enseignement puisse paraître obsolète et inutile de nos jours, son intérêt est au contraire multiple.

Il s’agit en premier lieu de conserver l’héritage des traditions séculaires et des techniques éprouvées sur le champ de bataille qui ont abouti aux formes et enchaînements que nous connaissons aujourd’hui. Les arts martiaux asiatiques comportent une multitude d’armes issues du corps militaire ou de toutes les composantes de la société civile (paysans, moines, artisans, etc), qui sont classées différemment selon les époques, les pays, les écoles. En Chine et au Vietnam à une certaine époque, l’ordre confucianiste réservait l’épée aux officiers, la hallebarde aux généraux de cavalerie ou encore le sabre aux soldats. Plus tard, les concours militaires impériaux du Vietnam imposent aux candidats au titre de docteur en arts martiaux de connaître les dix-huit armes traditionnelles du Bình Định.

Outre cet aspect traditionnel, l’étude des armes représente une réelle richesse dans la pratique actuelle des arts martiaux. Elle complète l’éventail technique du pratiquant en abordant des principes nouveaux et chaque arme, du fait de sa forme, sa taille et son utilisation, développe des qualités et un travail énergétique qui lui sont propres.

Les armes suivantes sont étudiées :

Bâton long
Bâton court
Épée
Sabre
Fléau
Armes doubles
Đại đao (hallebarde)
Lance
Tri-bâton
Song đao

Culture, philosophie et médecine

Femme effectuant un salut traditionnel, la main gauche ouverte posée sur le poing droit
Le salut traditionnel

À cette richesse technique s’ajoute une richesse culturelle et morale. En effet, notre enseignement est imprégné des philosophies chinoises sous-jacentes aux arts martiaux. C’est pour cela que nous étudions, par exemple, les théories taoïstes du yin/yang et des cinq éléments ou que sont mises en avant des valeurs confucianistes telles le respect ou la politesse.

Les pratiquants sont également initiés aux bases de la médecine traditionnelle chinoise, indispensables au travail de l’interne, au travers de massages et de notions théoriques sur les méridiens d’acupuncture.

Les stages

Notre école organise plusieurs stages pendant l’année. Nos stages sont ouverts à toutes et tous, même aux personnes non inscrites aux cours réguliers. Ils offrent une belle opportunité de découvrir notre école, approfondir sa pratique ou simplement vivre une expérience enrichissante dans un cadre bienveillant. Chacun est le bienvenue, quel que soit son niveau.

Début juillet nous nous retrouvons pour un stage d’été de six jours pendant lequel nous pratiquons notre art de manière intensive. Ces stages peuvent être ouverts aux grands débutants, sur demande auprès de l’enseignant.

Pour connaître les dates des prochains stages, consultez le calendrier de la saison.

Stages Chấn Điện (week-ends)

Plusieurs fois dans l’année, les võ sinh de l’école se retrouvent pour un week-end de pratique intensive.

Elèves s'entraînant aux armes dans un gymnase
Entraînement aux armes lors d'un stage Chấn Điện

Ces stages servent à aborder les trois branches de notre art de manière différente et plus poussée qu’en cours. Ils sont le lieu principal de l’apprentissage de nouvelles leçons, de nouveaux quyềns, etc., et un moment d’approfondissement des connaissances acquises.

Ces week-ends sont également des occasions privilégiées pour les élèves de l’école de se rencontrer hors du cadre habituel des cours de semaine et de renforcer les liens entre frères et sœurs d’arme en partageant tant l’effort que les moments de pause.

Programme :

Stage d’été

Deux élèves s'entraînant, en contre-jour d'un coucher de soleil sur un lac
Entraînement au coucher du soleil lors du stage d'été

Le stage d’été constitue le point d’orgue de l’année de pratique. Cette semaine de pratique intensive — environ dix heures par jour — permet aux participants de vivre une immersion complète dans l’art martial dans une ambiance fraternelle et dans le cadre naturel magnifique du lac du Salagou.

On dit généralement que ce stage équivaut à plusieurs mois de pratique. Une expérience inoubliable à tous les niveaux !

L’entraînement du matin est consacré à l’interne — méditation, pratiques énergétiques selon le thème du stage, forme des animaux — et aux armes. L’entraînement du soir est, quant à lui, orienté vers le travail externe : quyền de positions et quyền fédéraux.

Journée de fin d’année

À la fin de la saison et juste avant le stage d’été, les võ sinh de l’école participent à une journée de pratique qui constitue une sorte de bilan de l’année écoulée.

La première partie de cette rencontre est consacrée à la présentation du travail personnel de chacun et à un tour d’horizon des connaissances acquises pendant l’année.

La seconde partie de la journée est dédiée à l’étude du combat. Le travail commence par des exercices simples et évolue progressivement jusqu’au combat libre, dans le respect de l’intégrité physique des partenaires.

Stages de haut gradés

Réservés aux ceintures noires, ces stages ont lieu une fois par mois, sur inscription.