Accueil du site Symbole de l'école Site web de Shanshan, calligraphe Externe Interne Armes traditionnelles

Les quyền

Le mot quyền, en vietnamien, signifie "poing" (dans le sens de "boxe") et représente une forme, un enchaînement codifié, comme les 型 kata japonais et les 套路 tàolù chinois.

Définition

On décrit souvent le quyền comme un combat imaginaire contre un ou plusieurs adversaires. En réalité, chaque quyền est plutôt une sorte de recueil de techniques de combat. De fait et depuis très longtemps, ils sont le moyen privilégié de transmission de l’art martial. Les maîtres en art martiaux souhaitant protéger leur savoir pour éviter qu’il ne soit utilisé à des fins répréhensibles et ne pas se faire voler leur techniques secrètes, la lecture des quyền n’est pas aussi abordable qu’à première vue.

La plupart des quyền possèdent de nombreuses techniques cachées, présentées dans un ordre différent ou légèrement modifiées par rapport aux applications réelles. Ceci permettant de masquer au "non initié" la connaissance complète du quyền.

Jusqu’à une époque pas si lointaine, les différents styles d’arts martiaux étaient transmis exclusivement dans le cadre familial ou de l’école et seuls quelques disciples recevaient l’enseignement complet. Il n’était alors pas question qu’un expert puisse accéder aux secrets d’une école d’un simple coup d’œil. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, l’apprentissage d’un quyền n’a de valeur que si l’on a les clefs pour le déchiffrer.

L’étude des quyền comprend plusieurs niveaux : la première phase est celle de la mémorisation de l’enchaînement des techniques. Une fois cette étape dépassée, le pratiquant cherche la vitesse, la précision et la puissance dans l’exécution des mouvements ainsi qu’à comprendre le rythme de l’ensemble. Plus tard vient le travail énergétique propre à chaque quyền.

Les quyền de l’école

─  Liên tấn quyền  : appelé également "quyền de position", il est fondamental dans notre style car il contient toutes les positions et de très nombreuses techniques de mains de la méthode de maître Nguyễn Dân Phú ;

─ les quyền fédéraux  : introduits dans l’enseignement à l’époque de la fédération de Việt võ đạo, ils proviennent d’autres styles et sont ceux que l’on apprend dans le premier cercle :

  • Thiện môn quyền [1], "les portes de la méditation",
  • Loa thành quyền, "quyền de la cité de Cổ Loa",
  • Long hổ quyền, "quyền du dragon et du tigre [2]",
  • Thập tự quyền, "quyền des dix caractères [3]" ;

─ les quyền supérieurs : ils sont appris à partir de la ceinture verte.

Notes

[1Le nom exact de ce quyền en vietnamien ne fait pas l’unanimité. La F.F.K.D.A. l’orthographie bien avec th alors que la majorité du temps, on voit écrit le nom avec un t. Si l’on veut suivre la traduction traditionnelle de "Portes de la méditation", il faut écrire le mot sino-vietnamien thiện, issu de 禪 chán, ou encore thiền (même origine). Pourtant, André Gazur l’écrit thiến qui, pour le coup, n’a aucun sens en vietnamien ou en sino-vietnamien, lié à la méditation.

[2Certains pratiquants ont appris une traduction « quyền du tigre et du dragon » : celle-ci est à l’envers, long 龍 signifiant dragon et hổ 虎 tigre.

[3Au sens de « caractères de l’écriture chinoise », souvent nommés maladroitement idéogrammes. La traduction traditionnelle donne « quyền des dix lettres secrètes » mais lettres n’est pas pertinent (l’expression est en sino-vietnamien, variante de la langue dans laquelle 字 tự n’a pas le sens de « lettre » — qui se dit chữ en vietnamien moderne), ni secrètes, du reste, qui n’apparaît pas dans le nom.


3.2.5 [24404] | Hébergement Free-H.org